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Pst!...Pst!...;vous savez quoi: je me sens un peu fatigué, pas vous? Je crois qu’il est temps que nous prenions une petite pause avant d’aborder notre dernier sujet: la messe. Allons; un petit rafraîchissement et une bonne bouffée d’air; cela va nous retaper pour terminer avec succès notre démarche, on y va…on se retrouve dans …20 minutes… à tantôt.

Fête-Dieu 1969: à Rome, est déposé un document qui tombera sous la loi du silence . Ce document (Le bref examen critique) est signé par deux cardinaux (Ottaviani et Bacci) de réputation mondiale et reconnus pour leur amour de l’Église et leur intégrité dans la foi; ces deux Prélats de la Sainte Église lanceront un cri d’alarme face à la « nouvelle messe de Paul VI ».

Méthodiquement, froidement, ils l’analyseront et tireront des conclusions très graves pour tous les catholiques. Dans le but de réveiller les consciences endormies, nous citerons ici de larges extraits de ce document, sachant qu’ils suffiront, à quiconque est de bonne foi, pour comprendre que la « nouvelle messe de Paul VI » est le pire sacrilège, le plus grand des attentats commis contre Dieu de toute l’histoire de l’humanité. (Sacrilège: dénaturer ou profaner quelque chose de sacré).

« Le nouvel ordo missae (nouvelle messe) s’éloigne de façon impressionnante, dans l’ensemble comme dans le détail, de la théologie de la Sainte Messe, telle qu’elle a été formulée à la XXème Session du Concile de Trente, lequel, en fixant définitivement les « canons » du rite, éleva une barrière infranchissable contre toute hérésie qui pourrait porter atteinte à l’intégrité du Mystère…Tant de nouveautés apparaissent dans le nouvel ordo missae, et, en revanche, tant de choses éternelles s’y trouvent reléguées à une place mineure ou à une autre place, si mêmes elles y trouvent encore une place, que pourrait se trouver renforcé et changé en certitude le doute, qui, malheureusement, s’insinue dans de nombreux milieux, selon lequel des vérités toujours crues par le peuple chrétien pourraient changer ou être passées sous silence sans qu’il y ait infidélité au dépôt sacré de la doctrine auquel la foi catholique est lié pour l’éternité…. »

« On veut faire table rase de toute théologie de la Messe. En substance, on se rapproche de la théologie protestante qui a détruit le sacrifice de la Messe… Le nouvel ordo missae est fait pour contenter sur bien des points les plus modernistes des protestants…»

« Définition de la Messe »
« La Cène dominicale est la synaxe (assemblée religieuse) sacrée ou le rassemblement du peuple de Dieu se réunissant sous la présidence du prêtre pour célébrer le mémorial du Seigneur . C’est pourquoi vaut éminemment pour l’assemblée locale de la sainte Église la promesse du Christ : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux … »(Matt, XVIII). « La définition de la Messe est donc réduite à celle d’une « cène »: et cela réapparaît continuellement (aux numéros 8, 48, 55, 56 de l’Institutio Generalis). Cette « cène » est en outre caractérisée comme étant celle de l’assemblée présidée par le prêtre, celle de l’assemblée réunie afin de réaliser « le mémorial du Seigneur », qui rappelle ce qu’il fit le Jeudi-Saint.»

« Tout cela n’implique ni la Présence réelle, ni la réalité du Sacrifice, ni le caractère sacramentel du prêtre qui consacre, ni la valeur intrinsèque (interne) du Sacrifice eucharistique, indépendamment de la présence de l’assemblée …En un mot, cette nouvelle définition ne contient aucune des données dogmatiques qui sont essentielles à la Messe et qui en constituent la véritable définition.»

« L’omission, en un tel endroit, de ces données dogmatiques, ne peut être que volontaire. Une telle omission volontaire signifie leur « dépassement » et, au moins en pratique, leur négation … La nouvelle définition du numéro 7 est immédiatement suivie, au numéro 8, par la division de la Messe en deux parties : liturgie de la parole, liturgie eucharistique.»

« Cette division est accompagnée par l’affirmation que la Messe comporte la préparation :

« Il y a là une assimilation de deux parties de la liturgie, comme s’il s’agissait de deux signes d’égale valeur symbolique. Assimilation qui est absolument illégitime…Le nouvel ordo missae emploie pour désigner la Messe des expressions nombreuses qui seraient toutes acceptables relativement. Elles sont toutes à rejeter si on les emploie comme elles le sont, séparément et dans l’absolu; chacune acquérant une portée absolue du fait qu’elle est employée séparément. En voici quelques-unes :

« Il est manifeste que les auteurs du nouvel ordo missae ont mis l’accent, de façon obsessionnelle, sur la cène et sur la mémoire qui en est faite, et non pas sur le renouvellement (non sanglant) du sacrifice de la Croix.»

« Finalités de la messe »
« Finalité ultime : …consiste en ce qu’elle est un sacrifice de louange à la Très Sainte Trinité, conformément à l’intention primordiale de l’Incarnation, déclarée par le Christ lui même: « Entrant dans le monde, il dit : Tu n’as pas voulu ni victime ni oblation, mais tu m’as formé un corps » (Ps.40, 7-9; Heb., X, 5). Cette finalité ultime est essentielle; le nouvel ordo la fait disparaître: premièrement, de l’Offertoire, où ne figure plus la prière Suscipe Sancta Trinitas (ou Suscipe Sancte Pater); deuxièmement, de la conclusion de la messe, qui ne comporte plus le Placeat tibi Sancta Trinitas; troisièmement, de la Préface: puisque la Préface de la Sainte Trinité ne sera plus prononcée qu’une fois l’an…. »

« Finalité immanente:...consiste en ce que la messe est primordialement un sacrifice. Or, il est essentiel au Sacrifice, quelle qu’en soit la nature, d’être agréé de Dieu….le nouvel ordo dénature l’offrande en la dégradant. Il la fait consister en une sorte d’échange entre Dieu et l’homme: l’homme apporte le pain et Dieu le change en pain de vie; l’homme apporte le vin, et Dieu en fait une boisson spirituelle; «Tu es béni, Seigneur Dieu de l’univers, parce que de ta libéralité nous avons reçu le pain (ou le vin) que nous t’offrons, fruits de la terre (ou de la vigne) et du travail de l’homme, d’où provient pour nous le pain de vie (ou : la boisson spirituelle) ».

« Est-il besoin de faire remarquer que les expressions « pain de vie et boisson spirituelle » peuvent signifier n’importe quoi…Par cette confusion, la singularité primordiale de l’Hostie destinée au Sacrifice est effacée; en sorte que la participation à l’immolation de la Victime deviendra une réunion de philanthropes ou un banquet de bienfaisance… »

« Le mystère de la Croix n’est plus exprimé de manière explicite…le changement de formule révèle le changement de doctrine…La raison pour laquelle le Sacrifice n’est plus mentionné explicitement est que l’on a supprimé le rôle central de la Présence Réelle…Le mot lui-même de Transsubstantiation ne figure nulle part…»

Ne faites pas des grands yeux comme ça; je sais, c’est un grand mot, « transsubstantiation », mais il est pas si compliqué; c’est un mot, pas une monstre; il veut tout simplement dire qu’à la consécration, le pain et le vin ( leurs substances ) sont changés au Corps et au Sang du Christ. De fait, ils ont gardé leurs apparences extérieures: saveurs, odeurs, mais leurs substances est changée car, maintenant, c’est le Christ avec son Corps, son Sang, son Âme et sa Divinité. Heureux de vous avoir épargné le détour du dictionnaire.

« Enfin, il est impossible de ne pas remarquer l’abolition ou l’altération des gestes par lesquels s’exprime spontanément la foi en la Présence Réelle… »

« Toutes ces suppressions ne font qu’accentuer de façon provocante la répudiation implicite (de nos jours, ouverte) de la Présence Réelle… »

Moi, ça me donne le goût de pleurer de voir que mon Dieu est traité avec tant de mépris; on fait plus de cas d’un chien errant, en l’entourant de soin et de chaleur, que du Créateur de toute vie.

Le Bref Examen Critique en vient à analyser le ton de la formule de la consécration. Il note le ton narratif, qui enlève aux gestes son caractère sacramentel: le ton intimatif étant le seul en usage dans l’Église, depuis les temps apostoliques. Le prêtre de Vatican II n’agit plus en la personne du Christ, il est tout simplement un raconteur d’histoires à ses ouailles, trop endormies, sans doute, pour se rendre compte du changement. L’acclamation grotesque de l’assistance après la consécration: « Nous annonçons ta mort, Seigneur…jusqu'à ce que tu viennes » vient avec cynisme nier le fait de la Présence Réelle et corporelle de Jésus-Christ sur l’autel. Malheur au monde pour ce reniement; il aurait mieux valu à ce siècle de pas être plutôt que de traîner ainsi le Christ dans la dérision.

« Situation du prêtre dans le nouveau rite »
« Le rôle du prêtre est minimisé, altéré, faussé….il ne sera plus qu’une sorte de grade ecclésiastique, à peine distingué de la masse par un ou deux galons….Le prêtre sera, en somme, selon la formule …d’un prédicateur moderne « un homme un peu plus homme que les autres. »

«La désacralisation est portée à son comble par les nouvelles et parfois grotesques modalités de l’offrande. L’insistance sur le pain ordinaire au lieu du pain azyme….la femme, pour la première fois dans toute l’histoire de l’Église, sera admise à faire les lectures de l’Écriture Sainte et à accomplir d’autres ministères……… »

Écoutez; on va vider la question une bonne fois pour toutes. Le rôle de la femme dans l’Église. Moi, ça me sort par les oreilles toutes ces lamentations féministes, ces pleurnichages sur une vocation réservée aux hommes. C’est vrai; la prêtrise est réservée aux hommes, selon la volonté expresse de Dieu; on va tout de même pas se mettre à s’obstiner avec lui, qui est la Sagesse même. La femme, dans l’Église, a toujours tenu un rôle d’une extrême importance; il faut être ignorant de l’histoire si belle de l’Église pour ne pas le savoir. La vie de l’Église, son développement, ses œuvres, sa charité est, disons-le, toute reliée à la femme. Thérèse d’Avila, Catherine de Sienne, Thérèse de l’Enfant Jésus, Marguerite Marie, Marguerite Bourgeois, Louise de Marillac, Jeanne d’Arc…et une quantité d’autres, innombrables, ont été, chacune dans leur siècle, la respiration même de l’Église, son cœur, si je peux m’exprimer ainsi. Qu’ont-elles ces femmes saintes à envier aux prêtres? Rien, car l’amour de Dieu ne se mesure pas sur l’habit ou sur le pouvoir que l’on détient mais sur l’amour tendre que l’on porte à Dieu et, dans ce domaine, la femme a souvent dépassé l’homme.

Combien y a-t-il de prêtres de paroisses canonisés à votre avis ? Non, vous en mettez un peu trop… il y en a eu UN le Curé d’Ars. Cela montre bien que la sainteté ne réside pas automatiquement dans les Ordres…La lune ne sera jamais soleil, et, pourtant, si on l’enlevait, l’équilibre de la création serait détruite; la rivière ne sera jamais l’océan et, pourtant, si elle s'asséchait, l’océan ne saurait vivre sans elle; la femme ne sera jamais l’homme et Dieu a départi à l’un comme à l’autre une mission si grande que, lorsque l’un ou l’autre y manque, l’harmonie de l’humanité en souffre.

«...les prières eucharistiques II peuvent être employées en toute tranquillité de conscience par un prêtre qui ne croit plus ni en la transsubstantiation (changement des espèces au Corps et au Sang du Christ), ni au caractère sacrificiel de la Messe:…peuvent servir pour la célébration d’un ministre protestant… »

« Il est évident que le nouvel ordo missae renonce, en fait, à être l’expression de la doctrine que le Concile de Trente a définie comme étant de foi divine et catholique. »

« Et, cependant, la conscience catholique demeure à jamais liée à cette doctrine. Il en résulte que la promulgation du nouvel ordo missae met chaque catholique dans la tragique nécessité de choisir. »

Le temps presse; le temps des choix est arrivé: avec ou contre le Christ?


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