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Il existe, dans l’Église Catholique, une vérité de foi (obligatoire d’être crue par les catholiques), définie au Concile Vatican I sur l’infaillibilité pontificale. Cette vérité enseigne que le Pape, lorsqu’il définit une doctrine comme divinement révélée ou tranche une question en matière de foi ou de morale dans son magistère ordinaire universel ou solennel (ex cathedra), est assisté de l’assistance du Saint-Esprit et ne peut errer dans la foi (c’est-à-dire qu’il ne peut pas enseigner dans ces circonstances une doctrine contraire à la foi ou déjà condamnée par ses prédécesseurs comme étant mauvaise ou hérétique). De même, un concile (réunion des Évêques avec le Pape) ne peut promulguer des définitions doctrinales déjà condamnées par l’Église, ni donner une liturgie qui s’éloigne du dogme catholique.

L'infaillibilité du Pape a été définie par le Concile du Vatican 1870. Les Pères du concile la déclarèrent dogme divinement révélé, la formulant comme suit: « Le Pontife Romain, lorsqu’il parle ex cathedra, c’est-à-dire lorsque remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit en vertu de sa suprême autorité apostolique la doctrine sur la foi ou les mœurs qui doit être tenue par toute l’Église, jouit, par l’assistance divine à lui promis en la personne de Saint Pierre, de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que fût pourvue l’Église, lorsqu’elle définit la doctrine sur la foi et les mœurs. Par conséquent, ces définitions du Pontife Romain sont irréformables par elles-mêmes en non en vertu du consentement de l’Église. » (Denz.1839; F.C. Dumeige 1975, n. 484, p.266)

De nos jours, une funeste erreur s’est répandue: à savoir que le Pontife Romain serait infaillible seulement quand il proclame un dogme de foi (ex: l’Assomption de Marie, 1950; Immaculée Conception, 1854). Ceci est très grave, car cette interprétation suppose que le Pontife Romain, dans tous ces enseignements ( encyclique, concile …) pourrait enseigner l’erreur. Pourtant, Vatican I continue: « De plus, on doit croire de foi divine et catholique tout ce qui est contenu dans la parole de Dieu, écrite ou transmise, et que l’Église propose à croire comme divinement révélé, soit par un jugement solennel, soit par le magistère ordinaire et universel. » (Denz.1792; F.C. Dumeige, n.93, p. 49)

Dans la dernière phrase de la première citation: « Par conséquent, ces définitions du Pontife romain sont irréformables par elles-mêmes et non en vertu du consentement de l’Église » se trouve la clef de la juste et catholique interprétation de l’infaillibilité du Pape. Ne pas en tenir compte conduit à un principe qui nie les promesses de Jésus à Pierre: « qui vous écoute m’écoute » (Luc X, 16). Cette définition est claire; le Pape peut exercer son infaillibilité de deux façons: soit ex cathedra ou par un magistère ordinaire universel; dans les deux cas, il ne peut se tromper. Le Pape pourrait se tromper (errer dans la foi) en tant que docteur privé, car, à ce moment là, il ne parle pas en tant que Pontife romain.

C’est ce que rappelait aux catholiques le pape Pie XII dans son encyclique HUMANI GENERIS: « Il ne faut pas estimer non plus que ce qui est proposé dans les encycliques ne demande pas de soi l’assentiment puisque les Papes n’y exercent pas le pouvoir suprême de leur Magistère (ex cathedra) . A ce qui est enseigné par le magistère ordinaire s’applique aussi la parole: « Qui vous écoute, m’écoute » et, la plupart du temps, ce qui est exposé dans les encycliques appartient déjà d’autre part à la doctrine catholique » ( F.C. Dumeige, n.509, p.277.)

« la religion catholique a toujours été gardée sans tache dans le Siège Apostolique » (F.C. Dumeige, n. 478.). « le Siège de Pierre demeure pur de toute erreur, aux termes de la promesse divine de Notre Seigneur » (Denz.1836) Vatican I

Le 7 décembre 1965, Paul VI promulguait la déclaration sur la liberté religieuse; cette déclaration engageait l'infaillibilité pontificale, mais voilà que l’impensable se produit, l’incroyable se déroule devant les yeux des catholiques ahuris: Paul VI décrète, arrête, dans le Saint-Esprit, que cette liberté religieuse est contenue dans la Révélation Divine. On a le souffle coupé; plusieurs des pères conciliaires sont sous le choc: Paul VI vient de promulguer une déclaration condamnée par l’Église!

Vatican II nie au pouvoir civil le droit d’intervenir en matière religieuse par des lois au profit de l’Église Catholique; Vatican II affirme que la liberté religieuse, au for « externe », est un droit inscrit dans la nature de la personne humaine et dans la Révélation Divine; Vatican II demande que la liberté religieuse, droit absolu sur le plan religieux, soit inscrite dans la loi civile.

Bon, bon, j’en conviens; c’est un peu difficile… « for externe » on entend pas souvent cela dans une conversation; allons-y pour une explication qui vous fera comprendre la gravité de ce texte de Paul VI et le fait qu’il ne peut venir de l’Église Catholique.

« For externe » veut dire que tous, sans exception, peuvent et ont le droit de propager et pratiquer leur culte de façon publique; c’est pas grand-chose, direz-vous. Imaginez, un instant, que je fonde une religion et que j'enseigne que le salut viens de la « sainte échalote » et que, pour remplir nos devoirs envers ce « dieu », il faille l’adorer en la plaçant dans un cadre à dorure d’or et faire brûler de l’encens devant elle jour et nuit en se prosternant pour l’adorer; de plus, j’enseigne que pour le salut des vivants, il faut que chaque croyant possède un poisson rouge, devant lequel il faudra placer des présents. Imaginez un de vos enfants qui entre dans mon « église » et qui se met à croire toute cette folie… comme étant vérité et salut…C’est de la folie, direz-vous, il faut empêcher ce « gourou » de faire du tort aux jeunes…Eh bien! Paul VI dit : « Non, cette religion de l’échalote vient, elle aussi, de l’Esprit-Saint et elle a le droit de s’exprimer et de répandre ses aberrations dans le monde et faire des victimes ». C’est cela, la liberté au for externe; toujours, elle fut condamnée par l’Église. L’Église catholique ne reconnaissait que le for interne, c’est-à-dire qu'elle ne peut m’empêcher de croire à la « sainte échalote »; elle ne veut pas que je le proclame partout, justement pour éviter que je fasse des victimes de mes folies religieuses. Bon, je vois que vous avez compris; continuons et retournons à la déclaration conciliaire

« Donc, le pouvoir public, qui ne peut juger des actes religieux internes, pareillement ne peut imposer ou empêcher l'exercice public de la religion si ce n’est quand l’ordre public l’exige » ( Concile Vatican II, texte intégral, Déclaration " De libertate religiosa" (Dignitatis Humanae),pp.558-564, éd. Fidès, 1966.

Pourtant, l’Église a défini et condamné cette proposition : « Et contre la doctrine de la Sainte Écriture, de l’Église et des saints Pères, ils disent que la meilleure condition de la société est celle où on ne reconnaît pas au pouvoir le devoir de réprimer, par des peines légales, les violateurs de la religion catholique, si ce n’est dans la mesure où la paix publique l’exige » (Quanta Cura, Pie IX, 8 décembre 1864)

C’est assez clair pour que toute personne de bonne volonté voit la différence et se demande gravement comment un Pape a-t-il pu balancer toute la doctrine de l’Église dont il est censé être le Chef.

Jean-Paul II reprend, à son compte, depuis des années, cette folle hérésie de la liberté religieuse, montrant clairement, par là, qu’il n’est pas le chef légitime de l’Église Catholique. « C’est pourquoi l’Église de notre temps accorde une importance à tout ce que le Concile Vatican II a exposé dans sa déclaration sur la liberté religieuse, aussi bien dans la première partie du document que dans la seconde…Parmi ces droits, compte à juste titre le droit à la liberté religieuse, à côté du droit à la liberté de conscience» ( "Redemptor Hominis", Jean-Paul II, 4 mars 1079, p. 36, éd. Fides, 1979) Voilà le langage du libéralisme condamné comme une hérésie.

« De cette source empoisonnée de l’indifférence découle cette maxime fausse et absurde ou plutôt ce délire: qu’on doit procurer et garantir la liberté de conscience, erreur des plus contagieuse, laquelle aplanit la voie de cette liberté absolue et sans frein des opinions qui, pour la ruine de l’Église et de l’état, va se répandant de toutes parts et que certains hommes, par un excès d’impudence, ne craignent pas de représenter comme avantageuse à la religion ».("Mirari Vos" , Grégoire XVI, 15 août 1832)

Comment cela pouvait-il se faire? N’est-il pas assisté du Saint-Esprit?

Voilà toute la question, le cœur de la crise actuelle de l’Église: comment un Pape, assisté des promesses du Saint-Esprit, peut-il errer dans la foi? La seule réponse catholique qui puisse être faite est que Paul VI, en errant dans la foi, n’était pas le chef légitime de l’Église Catholique, sinon, jamais il n’aurait pu donner à l’Église, comme bonne et contenue dans la Révélation Divine, une doctrine anathématisée par ses prédécesseurs.

Par son hérésie, il a fait schisme avec l’Église et il est tombé ensuite, lentement mais sûrement, dans l’apostasie, tant par ses gestes que par ses paroles. Jean-Paul II, en prenant à son compte Vatican II, qui est, en fait, hérétique, a suivi son maître Paul VI dans le même chemin.

D’ailleurs, Jean-Paul II a dépassé son maître par son outrecuidance: encycliques, discours, gestes, tout en lui est un pervers mélange de négation de la foi, négation parfois subtile mais réelle. Vous avez des doutes? eh bien! suivez-moi; vous le constaterez par vous-mêmes...


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